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Julien Prunet : les témoignages

La reconnaissance du journaliste et de l’homme engagé

Webdocumentaire sur Julien PrunetPascal Delannoy, Directeur de la rédaction de France Info à l’époque
Julien pouvait parler de tout parce que tout l’intéressait, avec le profond souci de la précision, du détail. Il avait déjà une vraie expérience d’un Grand de la radio.

Article du Figaro le 31 mai 2002
Les hommages pleuvent, et pleurent la disparition d’un être rare, si rare. Pour ceux qui ont connu et aimé Julien Prunet, c’est la perte d’un ami merveilleux, pour ceux qui l’entendaient tous les matins sur les ondes, c’est la perte d’une voix « qui faisait si bien voir le monde », et pour ses confrères, c’est la perte d’un journaliste exceptionnel. Qui voyageait partout, comme si de rien n’était…

Patrice Radiguet, directeur des Mirauds Volants (Association européenne des pilotes handicapés  visuels)
Julien a participé à deux stages de pilotage organisé par l’association, en novembre 2001 et mai 2002… Julien avait un contact extraordinaire, une faculté rare à s’émerveiller des choses à chaque fois qu’il les faisait. Se mettre aux commandes d’un avion était pour lui une joie extraordinaire. Il était le boute-en-train du groupe, il voulait partager son bonheur.

Jean-Pierre Gantet, président de l’association Paul Guinot
Notre journal était son enfant chéri, c’est d’ailleurs touchant de constater à quel point il tenait à son titre de Rédacteur en chef, lui qui ne se vantait jamais. Il faut reconnaître qu’il avait transformé notre triste « Voix des aveugles » en une « VéDéa » jeune, pimpante, éclectique, construite tout à son image.

Sophie Massieu, journaliste
Julien était passionné de radio, dès l’enfance il écoutait Radio Tirana (Albanie) sur les ondes courtes sans comprendre la langue ! Il a tété la radio au biberon, il est devenu journaliste radio naturellement. Et pourtant, monter des reportages en coupant la bande aux ciseaux pour la coller avec du scotch est particulièrement difficile pour une aveugle. Julien devait le faire, comme ses confrères. Il avait ses trucs pour calculer le temps dont il disposait pour ses chroniques en fonction de la longueur de la bande.

Jérôme Colombain, magazine Nouveau Monde de France InfoJulien Prunet
Julien Prunet était un internaute actif. La disparition brutale de notre confrère nous rappelle que les nouvelles technologies permettent aujourd’hui aux aveugles d’accéder à plus d’informations. Mais c’est aussi pour eux une difficulté supplémentaire…C’est sous l’impulsion de Julien Prunet que le site Web de Radio France a été adapté pour les handicapés visuels.

Pat
Je revois l’homme à l’écoute, disponible entre deux émissions ou rendez-vous, qui vient parler à des petits enfants des nouvelles technologies et de son métier. Parmi ces écoliers, certains sont handicapés, d’autres n’ont pas de déficience (visible), certains sont à Paris, d’autres au bout du monde. Il y a une webcam, tous dialoguent avec vous. C’était magique, aujourd’hui je dirais bouleversant.

Jean Piel
Ancien correspondant en Inde, je me rappelle avec émotions comment tu parlais bien de tes voyages dans le sous-continent. Tu avais si bien compris, si bien senti, bref si bien vu Delhi, Bombay ou Bangalore : leur esprit, leurs différences, leurs couleurs, leur magie, leur caractère… Nous avons souvent discuté des Français du monde. A chaque fois, tu faisais preuve de passion et de calme, d’inventivité et d’écoute. Travailler avec toi était un vrai bonheur.

L’émotion de ses proches, de ses collègues et de ses auditeurs

Julien PrunetLaurent Gauriat
Aujourd’hui, Julien est détendu, il se repose, serein. Je pense à lui sa voix résonne partout.

Valérie
Tu étais un exemple pour chacun d’entre nous. Un exemple de courage, de professionnalisme et de gentillesse. Il y aura toujours une étoile qui brillera pour toi.

Sébastien
Pour moi tu as été le mec le plus extraordinaire que j’ai rencontré : ton humour, ton charisme, ton intelligence, ta culture, ta voix, tes soirées, tes amis, ton rire, ton front ou ton nez marqués parfois de rencontres involontaires, ta soif de vivre, ta personnalité, ton intérêt pour toutes les choses de la vie, tout, vraiment tout chez toi Julien, avait du sens et contribué à m’ouvrir les yeux.

Emmanuel Rivere
Ce livre d’or reflète à juste titre la personne rare que tu étais, Julien, dans un monde impitoyable qu’est celui de la radio : sincère et droit, brillant et sympathique… Durant mon court passage à France Info, J’ai toujours été impressionné par ton courage et ces qualités que chacun te reconnaît. Aujourd’hui, j’apprends avec douleur que Radio France s’appauvrit.

Fatima
Fidèle auditrice de France Info, j’ai eu l’impression d’avoir perdu un ami, tellement j’étais habituée à entendre cette voix de Julien si pleine de vie et de chaleur. Merci du fond du cœur de nous avoir fait voir le monde à travers tes chroniques.

Wendi BelliJulien Prunet
Tu étais un exemple pour moi et ma fille, aveugle et du même âge que toi.

Stéphane
Il suffit de prononcer le mot « manif » pour qu’Emilie, 2 ans, nous demande : « Comment il s’appelle, le grand ? ». Le grand, c’était toi, Julien, avec qui nous défilions dans les rues le 1er mai dernier, pour une France ouverte aux autres. Hier soir, à table, la question rituelle est revenue, sous une autre forme : « Il est où, le grand ? ». Sur le moment, on n’a pas su quoi dire sa mère et moi. Et pourtant, la réponse est toute simple : « Le grand ? Il est dans notre cœur, Emilie, dans notre cœur. ».

Pedro Ortega
C’est en me rendant à mon travail en voiture, que j’ai été mis au courant de la disparition de Julien Prunet. J’ai 53 ans, je n’ai pas honte de le dire, j’ai pleuré. Cette voix, que j’entendais tous les jours, s’est tue à jamais. Malgré cela, elle est toujours dans ma tête et dans mon cœur.

Isabelle
La découverte ce matin de votre cécité et de votre jeune âge m’a doublement étonnée car seule votre voix m’était familière. Cependant, je sentais en vous écoutant que vous possédiez une personnalité extraordinaire et chaleureuse. Vous allez me manquer.

Karine
C’est juste un souvenir d’enfance. La famille Prunet habitait un étage au-dessus de notre appartement et petite je suis montée quelque fois pour jouer avec Julien, nous devions avoir une dizaine d’années. Nous ne jouions ni aux Playmobil, ni aux cartes, mais à la radio, avec un mini-cassette enregistreur et une platine de disques. C’était bien, les heures passaient, on rigolait, la nuit tombait et je n’osais pas, du haut de mes douze ans, me lever pour allumer la lumière de sa chambre.

Fréderic
Merci pour toutes ces chroniques… qui me sortaient de mon quotidien…

Ali Skalli
Cher Julien. Je t’écoutais, parfois t’entendais, ou simplement te discernait à mon lever. Tes mots étaient sensibles et ton regard tellement ouvert avec intelligence sur le monde. La chaleur de ta voix, la clarté et la sensibilité de tes propos nous manqueront. Il m’a fallu apprendre ce matin avec l’annonce de ton envol, qui me chagrine profondément, que ce regard n’a jamais été celui de tes yeux, mais celui de tous tes autres sens et surtout de ton intelligence.

> Regarder le documentaire sur Julien Prunet

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116 avenue du Président-Kennedy
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