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Souvenirs

Lire dans le noir Nicole Hambourg et Jacqueline Martin partagent leurs souvenirs de notre action. Bientôt suivront de nouveaux témoignages etau travers de nos archivesles moments forts de Lire dans le noir.

Nicole Hambourg se souvient de sa rencontre avec Lire dans le noir.

parasolIl y a presque 10 ans ma première expérience avec Lire dans le noir fut celle du  »parapluie ». Il était allé se poser à Bercy pour le Printemps des poètes. Ce parapluie de la taille d’un grand parasol était entouré, comme une tente, d’un tissu noir et occultant tombant jusqu’au sol. Quand on se glissait à l’intérieur c’était le noir total.

Je me souviens des bandes d’enfants qui tournaient autour impatients d’y pénétrer pour écouter une histoire. Il fallait attendre. Il n’y avait de la place que pour 8 enfants bien serrés, cette proximité leur plaisait car elle les rassurait. C’était un peu une aventure cette situation surprenante, étonnante et un peu inquiétante.

Certains, très rares, ne pouvaient supporter cette obscurité et ressortaient rapidement. Ceux qui restaient et écoutaient le comédien conteur, réapparaissaient un peu éblouis, heureux, avec l’ envie de nous faire partager leur expérience, de la commenter : « On voyait des points de lumière. J’entendais mieux car je ne voyais rien. C’était tout noir et j’avais un peu peur. Alors c’est comme ça quand on ne voit pas ? J’écoutais mieux, c’était bizarre. J’aimais bien sentir les autres. Mes mains  avaient de l’importance … « 

Je me souviens aussi des Salons du livre. Des réflexions des gens qui ne sont pas intéressés par le livre audio disant ne pouvoir se concentrer sur une écoute, qu’un livre est fait pour être lu, que l’on ne peut avoir deux activités à la fois comme écouter et conduire et de ceux , au contraire, qui en cherchent sans espoir se plaignant d’une offre réduite contrairement aux pays anglo-saxons.

Jacqueline Martin se rémémore les débuts de Lire dans le noir

Racontez vos souvenirs… ça peut être dangereusement « piégeux »! Ca peut vite tourner à la rédaction d’écolier… C’est ce que je me suis dit au premier abord, avec la ferme intention de ne pas me plier à l’exercice. Et puis, tout de suite après, me sont venus en mémoire des moments délicieusement passionnants du travail des débuts de l’association… salondulivre.jpg
Alors, en route  pour la nostalgie, à mes (et vos) risques et périls ! Ce qui précède, ça s’appelle un lancement », en terme journalistique de radio. Sans doute des séquelles de déformation professionnelle, bien que j’aie pris ma retraite de journaliste de France-Culture depuis plus de 8 ans.

Lire dans le noir avait alors deux ans. On en était encore à l’époque artisanale du « do it yourself ». Radio France nous avait non seulement offert un local dans la Maison Ronde, mais aussi des cellules de montage et des techniciens de France Musique, de véritables virtuoses du montage numérique. Eh oui, le montage numérique. J’ai quitté la radio juste au moment de la transition de la bande magnétique que l’on coupait aux ciseaux (des ciseaux de coiffeur figurez-vous!) vers le montage sur ordinateur. J’adorais ce travail de dentellière de la bande magnétique avec le frisson supplémentaire du risque. Si on ratait la coupe, c’était souvent irrémédiable ou au moins très compliqué de retrouver le petit morceau manquant dans les chutes de bandes…

J’ai l’air d’être hors sujet, mais pas vraiment. Ma première tâche à Lire dans le noir a été de réécouter les enregistrements pour traquer les défauts qui pouvaient subsister malgré une première écoute très attentive faite par Aurélie Kieffer. Elle assistait systématiquement au premier enregistrement en studio de l’œuvre, lue généralement par l’auteur lui-même ou parfois par un comédien, souvent excellent. Mais bon, il pouvait rester une respiration mal placée, un mot écorché ou bafouillé, un silence trop long. Et alors, à nous de jouer, le technicien et moi, pour rendre la lecture quasiment parfaite. On en riait parfois en se disant que le comédien ou l’auteur, s’il se réécoutait à la fin, devait se dire qu’il était trop fort! Les cellules de montage n’ont pas de fenêtre, pour une meilleure insonorisation. J’ai donc passé des heures dans une cage où seule l’écoute comptait et où j’ai appris à quel point on pouvait faire des miracles avec le montage numérique, à condition qu’il soit manié avec dextérité et une oreille exceptionnelles, celles du technicien bien sûr! Vive le travail d’équipe, c’est bon pour le moral!

Nous vous invitons à partager vos souvenirs liés à Lire dans le noir et à sa mission de promotion du livre audio par email ou par courrier. 

Vous pouvez nous envoyer vos souvenirs à cette adresse :
liredanslenoir(arobase)radiofrance.com

Lire dans le noir
Maison de Radio France
116 avenue du Président-Kennedy
75220 Paris Cedex 16

> Voir le documentaire réalisé 10 ans après la disparition de Julien Prunet


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