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Zoom sur… Alexandre Jardin

 

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Le Roman des Jardin

 

« Chez les Jardin, il fallait à tout prix devenir Mozart, Mickey ou Jules César, s’élever sans faire de chichis au rang de monarque ou de périr jeune ». Ainsi commence Le roman des Jardin, d’Alexandre Jardin (par ailleurs membre du jury 2009 du prix Lire dans le noir), lu par l’auteur pour Lire dans le noir.

Pourtant, dans son dernier ouvrage, Des gens très bien, Alexandre Jardin verse moins dans la galerie de portraits truculente que dans la dénonciation pure et simple. Pour l’auteur de Fanfan, son grand-père, Jean Jardin, directeur de cabinet de Pierre Laval, ne serait rien de moins que le « Eichmann français. » En effet ,celui-ci étaitn en poste pendant la rafle du Vel d’Hiv et n’a nullement démissionné. Ce n’était pas un mystère pour lui que son grand-père était collabo ; son propre père, Pascal Jardin, avait au préalable réhabilité le personnage dans son roman Le nain jaune, en affirmant que Jean Jardin ignorait où étaient envoyés les Juifs arrêtés…

Plus de soixante ans après, de nombreuses zones grises subsistent autour de la personnalité de Jean Jardin. Cet intellectuel catholique brillant, éminemment cultivé, et nègre de Paul Morand comme nous l’apprend son biographe, Pierre Assouline (ici sur le plateau d’Apsotrophes en 1986), était en poste pendant la rafle du Vel d’Hiv, mais n’a pas démissionné, nous raconte, écoeuré, Alexandre Jardin. Jean Jardin, nullement inquiété après la Libération, mourut  même en 1976 en conservant les portraits de Pétain et de Laval sur son bureau, d’après l’écrivain.  Bref, il y a de quoi, la publication de ce livre a ému à la fois historiens et écrivains. Jean Jardin savait-il ? Oui, probablement, selon Jean-Pierre Azema, ou l’historien américain Robert Paxton. 

D’autres historiens, cependant, affirment que la thèse de Jardin est extrêmement faible, comme Laurent Joly, auteur de Vichy dans la « Solution Finale ». Robert Paxton, enfin, tempère le tout et estime  dans le Point : « Interpréterun personnage comme Jean Jardin selon une seule dimension -collaborateur convaincu ou résistant discret – me semble unedéformation. »

A Lire dans le noir, nous n’allons pas trancher dans un sens ou un autre de l’Histoire. En revanche, la polémique autour Des gens très bien est peut-être l’occasion de se replonger dans l’exubérante et névrosée famille d’Aexandre Jardin, notamment avec Le roman des Jardin. Dans l’entretien avec notre présidente Aurélie Kieffer qu’on peut réentendre à la fin du CD, l’écrivain nous dit au sujet de sa famille : « Ce sont des gens qui ont toujours eu un pied dans le roman. Ce sont des gens qui étaient romanesques, qui ne concevaient leur existence que comme une succession de chapitres à écrire. »  Avant de conclure : « Aucun de ces personnages n’était laid. Tous avaient une forme de grandeur ».

 

Alexandre Jardin, Le roman des Jardin
Durée : 5h (5CD audio)
Prix coffret 23 Euros

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Biographie d’Alexandre Jardin 

Fils de l’écrivain Pascal Jardin et petit-fils del’homme politique Jean Jardin, Alexandre Jardin n’a que vingt anslorsqu’il publie son premier roman, Bille en tête, chez Gallimard en 1985. Diplômé de Sciences Politiques un an plus tard, il obtient le prix Fémina en 1988 pour son roman Le zèbre.Journaliste au Figaro puis critique littéraire pour l’émission Nullepart ailleurs sur Canal+, il participe à la création de plusieursassociations dont « Lire et faire lire », ou encore « Mille Mots » qui faitintervenir des bénévoles retraités en prison. Auteur très populairepour la fraîcheur et la joie de vivre qui se dégagent de ses romans,Alexandre Jardin est également réalisateur de plusieurs films dont Bille en tête et Fanfan.

 

 

 



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