Prix du Livre Audio

Prix Lire dans le noir : les mots des lauréats

PRIX LIRE DANS LE NOIR : LES MOTS DES LAURÉATS

Les maisons d’édition Gallimard et Audiolib sont les lauréates du Prix Lire dans le noir 2009. Valérie Levy-Soussan directrice d’Audiolib, Paule du Bouchet directrice de la collection "Ecoutez-lire" chez Gallimard et Daniel Nicodème, comédien et lecteur de La vie en sourdine  disent ce que représente pour eux cette récompense.
  

 

couverture de l'omelette au sucre"Il fallait un prix spécifique pour le livre audio. Il fallait sortir le livre audio des ghettos. Il fallait doter le livre audio d’un prix, au même titre que les innombrables prix du livre papier. C’est chose faite. Le prix "Lire dans le noir" revêt une portée profonde, qui met tous les auditeurs lecteurs sur un même pied : non, le livre audio n’est pas un objet de clivage, réservé à une catégorie de personnes, automobilistes, non-voyants, femmes au foyer, personnes âgées… Il est au contraire un facteur d’union et de réunion. Lorsque nous écoutons un texte, nous le découvrons dans son essence, dans son secret, dans le plus intime de l’écriture."

Paule du Bouchet, GALLIMARD Ecoutez lire La fiche de L’omelette au sucre de Jean-Philippe Arrou-Vignod

 

Valérie Levy-Soussan lors de la remise du prix"J’ai été particulièrement heureuse de l’initiative de Lire dans le Noir quand j’ai appris la création de ce prix, avec un jury aussi proche du monde du livre. On ne sait pas à quel point le livre audio est encore méconnu en France, et, combien chaque initiative pour en faire parler est importante.

C’était la meilleure idée, au milieu des "prix littéraires", pour donner une légitimité un peu institutionnelle au livre audio, et le rapprocher de l’univers du livre. Dans d’autres pays, un prix du livre audio existe, est très apprécié et valorisant pour les comédiens qui connaissent tout l’art qu’il faut y déployer, rend heureux éditeurs et auteurs. Des listes de "finalistes" sont publiées régulièrement, qui aident le public à repérer un titre qui leur aurait échappé.
La promotion du livre audio en France bénéficie aux audio-lecteurs, encourage la diversité des productions, et surtout la qualité des réalisations. En effet, plus le public est nombreux à connaître les livres audio, plus les libraires développeront un rayon conséquent, et plus les éditeurs seront tentés de développer une offre variée, ce qui à mon sens, est essentiel pour tous, et en premier lieu pour ceux qui n’ont d’autre possibilité de lire.
Aussi, quand à la soirée des prix, nous nous sommes vus décerner non pas un, mais deux prix, pour deux ouvrages très différents, nous avons été extrêmement émus, et fiers, car nous y avons vu une merveilleuse récompense pour notre souci de qualité et de diversité, et pour la passion que nous mettons à choisir les œuvres, et à travailler avec les comédiens et les studios.

Depuis 18 mois que nous existons, nous avons beaucoup travaillé pour créer une centaine de livres; nous avions eu bien sûr déjà des témoignages de presse, de clients, ou libraires qui appréciaient ces livres, mais une reconnaissance à la fois "professionnelle" et par des lecteurs aussi exigeants que ceux qui entourent l’association, qui ont une grande habitude de l’écoute, et compte tenu du niveau des sélections et des productions des confrères, cela fait plus que plaisir, c’est un vrai encouragement.
Nous avons été aussi très touchés des choix particuliers que le Jury a faits : Bien sûr, chaque livre est une véritable aventure de "production", et un travail d’équipe qui nous marque, parce que l’on vit avec pendant quelques mois.
Mais le Journal d’Hélène Berr est un livre qui nous a tenu à cœur, et qui est important tout à la fois comme document / témoignage que par ses qualités littéraires et sensibles, et dont il nous semblait important d’élargir l’écho qu’il pouvait avoir, et de tenter de "donner une voix" aux "Disparus"… Elsa Zylberstein a fait un travail exceptionnel et une très belle lecture, et Mariette Job, la nièce d’Hélène Berr, nous a particulièrement aidés, et a même lu des documents encore alors inédits.
Antoine Sabbagh, côté éditeur, a mis au point la version la plus adaptée à l’audio. Quant à Benoît Peeters, écrivain, il a accepté par amitié de lire la superbe préface de Patrick Modiano, qui avait été empêché au dernier moment.
Pour la Vie en Sourdine, c’est non seulement un clin d’œil, car cela parle du sens si précieux qu’est l’ouïe, mais une très belle réflexion sur l’âge, et les sens, dans un roman plein d’humour, de suspense, et ‘humanité: Un livre complet, et le côté réjouissant de son Prix "Lire dans le noir", c’est que c’est un comédien de grand talent, mais peu connu du public, Daniel Nicodème, qui a été récompensé, ça lui a fait un plaisir fou. Preuve, s’il en était besoin, qu’il n’y a pas que des "grand noms" qui peuvent faire éprouver le plaisir d’un texte.

Merci, donc, pour ce moment merveilleux, cette belle soirée de remise du prix où nous avons pu découvrir aussi des surprises vocales, et parler un peu avec d’autres passionnés du livre sous toutes ses formes.

Et nous espérons que l’intérêt pour ce prix – qui a eu beaucoup d’échos dans les média – ira encore croissant, et contribuera à donner au livre audio en France la reconnaissance et la place qu’il a dans bien des pays, pour le plus grand plaisir des auditeurs."

Valérie Lévy-Soussan, AUDIOLIB La fiche du Journal d’Hélène Berr

 

couverture de la Vie en sourdine"C’est tout d’abord avec énormément de plaisir et aussi de surprise que j’ai appris que la lecture que j’avais faite de "La vie en sourdine" avait été retenue (pour ne pas utiliser le barbarisme "nominée") pour un prix dont, je l’avoue, je ne connaissais pas l’existence. Mais le comédien en était très flatté.

Sollicité par après pour lire un extrait de l’œuvre lors de la cérémonie et soirée de distribution des prix, ce fut avec un énorme regret que je n’ai pas pu me rendre à Paris par faute de grève du Thalys précisément ce jour-là. Et quel ne fut pas mon bonheur à  la réception du texto qui me disait : Cher Daniel, nous avons le prix. L’expérience du comédien face à  une lecture est quelque chose de passionnant, parce que l’on se retrouve seul en studio avec le devoir et l’envie de faire partager à  d’autres ce que nous même avons perçu lors de la lecture du roman, et cela sans chercher à en faire une interprétation, mais seulement une lecture juste de ce que l’auteur a voulu transmettre, comme une lectrice ou un lecteur aurait pu le faire aux siècles qui ont précédé  le nôtre, sans vouloir se "mettre en avant", mais simplement être le porteur de la pensée de l’auteur.

Et être reconnu  par une association qui se consacre au livre audio, pour lequel moi comédien ai découvert un engouement certain, reconnu par un jury présidé par Daniel Pennac ! Comment ne pas être heureux. Tout comédien vous dira qu’il ne prête pas d’attention à la critique. Mais notre orgueil nous fait  mentir : au lendemain d’une première au théâtre, nous nous précipitons sur les articles de presse.  J’ai été extrêmement flatté d’entendre l’avis de Daniel Pennac au sujet de ma lecture.

Mais, en dehors de ce que cette récompense apporte à mon petit ego d’acteur, il me paraît extrêmement important qu’un tel prix existe, car il est une réelle reconnaissance du livre audio, qui aidera à le sortir d’une sorte de ghetto dans lequel il est encore un peu confiné, jusqu’à ce qu’enfin il se retrouve enfin chez les libraires côte à côte avec le livre papier."

Daniel Nicodème, acteur et lecteur de La Vie en sourdine La fiche de La vie en sourdine de David Lodge

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