L’aventure Libellus

 Cette petite maison d’édition n’a pas froid aux yeux. Elle enregistre en ce moment son cinquième ouvrage et va bientôt éditer de grands classiques de la science -iction. Sébastien Mirc, co-fondateur des éditions Libellus nous raconte comment un projet entre amis a pris une forme professionnelle. Écoutez aussi un extrait d’un livre de Lovecraft…

Lire dans le noir : Comment vous est venue l’idée de lancer une collection de livres audio ?

Sebastien Mirc : Notre premier ouvrage est sorti en novembre 2006. C’était vraiment un pari entre amis. Nous avions entrepris d’enregistrer des livres audio de science-fiction comme on réalise un film. L’un des co-fondateurs, Alexis Brun, est handicapé, il a toujours eu le souci de rendre accessible les produits qui ne l’étaient pas. Alors plutôt que de monter une simple maison d’édition d’ouvrages de science-fiction, on a voulu faire du livre audio. Aujourd’hui nous réalisons notre cinquième enregistrement, il s’agit d’un titre de Pierre Bordage qui devrait être prêt pour Noël. Chaque euro que nous gagnons, nous le remettons pour enrichir le catalogue d’un nouveau titre.

Comment vous démarquez-vous des grandes maisons d’édition ?

Nous utilisons un habillage sonore conséquent, comme de la musique. Il apporte une véritable atmosphère au livre. Notre public trouve une force d’immersion dans l’ouvrage. Dans nos livres audio nous assumons l’interprétation qui est faite du livre papier. C’est notre argument de vente. Pourquoi se battre contre cela alors que les gens vont voir Harry Potter au cinéma ? Ils peuvent acheter un livre audio pour les mêmes raisons. Pour les pochettes également, nous travaillons avec des illustrateurs de BD. Il est important d’apporter du soin aux livres audio sur CD, que les gens aient la sensation de posséder l’objet une fois sorti du cellophane.
A qui s’adresse vos livres audio ?

Nous ciblons surtout les commerciaux et les personnes qui effectuent de longs trajets en voiture. Nous avons entamé une démarche auprès des stations essence, en référence à ce qui se fait en Allemagne. 

Comment rattraper le retard français sur ce marché ?

Il faudrait revoir la communication. Le livre audio ne doit pas être un objet destiné uniquement aux mal-voyants et aux non-voyants. Il faut sensibiliser le public à ce nouveau mode de lecture. Plutôt que d’écouter les même morceau de musique à la radio pendant un trajet Paris-Lyon, pourquoi pas écouter un roman ? Le trajet paraîtra plus court et le conducteur sera peut-être même plus détendu.

En tant que petite structure d’édition, quelles difficultés rencontrez-vous aujourd’hui ?

Certains livres sont lus par leurs auteurs et nous organisons des castings de voix. Être lecteur c’est un métier, tout le monde ne sait pas lire avec suffisamment de constance, d’intention, de rythme. Un bon lecteur doit aimer le livre et avoir l’habitude de s’adresser à un auditoire. Les gens de radio et de théâtre sont plutôt de bons lecteurs en général, mais trop de théâtralité peut aussi nuire à la compréhension.

Découvrez un extrait : Écouter « Les montagnes hallucinés de HP Lovecraft »

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