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Cdl EDITIONS histoire d’une passion

Alain Boulard est un passionné du son. Dans les années 70, il a créé son propre studio d’enregistrement. Implanté dans la Sarthe, il a enregistré des groupes régionaux. 20 ans plus tard, les rencontres avec une association de non-voyants, puis du comédien Yves Belluardo l’ont décidé à se lancer dans l’édition de livres audio en compagnie de son épouse. Cdl EDITIONS était née. En novembre dernier, ce petit éditeur a remporté le Prix Lire dans le noir pour le meilleur livre audio dans la catégorie Classique avec Les dernières cartes d’Arthur Schnitzler. Nous avons profité de cette actualité pour l’interviewer.

Alain BoulardPourriez vous nous raconter la genèse de Cdl EDITIONS ?
Par passion pour le son, en 1974, j’ai créé mon propre studio pour enregistrer des groupes régionaux. J’ai aussi travaillé comme sonorisateur au Palais des Congrès et de la Culture de la ville du Mans. A l’époque nous travaillions sous l’étiquette Studio de la Croix des Landes. Plus tard, notre activité s’est étendue à la duplication de cassettes et de CD.

Dans les années 90, à la suite d’une rencontre avec le dirigeant d’une association de non-voyants, nous avons dupliqué sur cassettes des magazines : Charlie-Hebdo , Bonne soirée, Réponse à tout …. Puis il y a eu la commande de notre premier livre audio : “4 Rue Choron” de François Cavanna . C’est Yves Belluardo qui l’a lu. La rencontre avec ce comédien-lecteur a été une expérience très forte, et de concert nous avons décidé de continuer l’aventure. C’est à partir de ce moment là que nous avons décidé de créer un catalogue de livres audio.

A quoi ressemble votre quotidien ?
CdL EDITIONS est une petite entreprise familiale. Tout le travail s’effectue dans la Sarthe, chez nous dans notre Studio à la Croix des Landes.

Nous sommes deux, mon épouse et moi, à faire “tourner” cette petite SARL. Nous publions en moyenne 12 ouvrages par an. Le travail le plus important après la lecture est celui du montage. A cet effet, nous venons d’embaucher une technicienne spécialisée qui vient m’épauler dans cette tâche. Nous espérons passer à 15 ou 20 publications par an.

Quand on est un petit éditeur, il faut savoir tout faire. C’est ce qui est passionnant car on évite la routine. Après l’obtention des droits auprès des éditeurs papier, l’enregistrement, le montage, il faut encore choisir l’illustration, la réaliser, puis faire la duplication et la fabrication ou le pressage. Ensuite, il faut faire connaître l’ouvrage, réaliser les fiches produit et être présent sur les salons. Quand on est que deux responsables dans une entreprise toutes ces tâches vous incombent.

Lionel Epaillard, Alain Boulard et Olivier Delaporte Comment le marché du livre audio a-t-il évolué depuis vos débuts ?
Le marché du livre-audio a bien évolué. Le produit est maintenant mieux connu même si ce n’est pas encore assez. On ne fait plus office de “vilain petit canard” quand on est présent sur les salons du livre.

Paradoxalement pour nous c’est plus dur. Dans les années 90, nous n’étions que quelques éditeurs et nous n’avions pas trop de difficultés à obtenir les droits audio des titres que nous souhaitions publier. Aujourd’hui, nous sommes toujours une petite maison d’édition, pour l’obtention des droits nous ne faisons pas le poids face à certains de nos concurrents et les éditeurs papier rechignent à nous donner les droits audio de certains titres, notamment les best-sellers. Notre politique n’est pas de se focaliser sur ces titres, bien au contraire, mais en avoir quelques-uns au catalogue nous aide à alimenter notre trésorerie.

Pourriez vous me parler de votre catalogue ?
Notre collection nous la voulons la plus éclectique possible : classique, science-fiction, littérature régionale… Nous ne désirons pas nous spécialiser dans un domaine. Notre point faible est peut-être la rubrique Jeunesse, nous souhaiterions la développer, mais c’est certainement celle qui demande le plus de travail à cause de l’illustration sonore. Chaque catégorie a ses adeptes, nous ne voulons décevoir personne. Notre but est de captiver l’auditeur jusqu’au dernier mot.

Comment vos livres sont ils distribués ?
Pollen Diffusion nous assure la distribution en librairie sur toute la France, la Belgique, la Suisse et le Canada. Largevision nous représente auprès des médiathèques municipales.  Livraphone , Le Livre qui parle , Mots et Merveilles , trois libraires spécialisés en livres audio, contribuent largement à la diffusion de nos ouvrages. Parmi nos clients réguliers nous trouvons aussi : CD mail , CVS, Book’in diffusion , Livre-confort , Lire en tous sens

Alain Boulard après PrixLes dernières cartes a été récompensé par le Prix Lire dans le noir 2012 dans la catégorie Classique, pourriez vous me parler de ce livre ?
En Autriche, dans la Vienne de la fin du XIXe siècle, le lieutenant Wilhelm Kasda accepte de jouer aux cartes le peu d’argent qu’il lui reste pour aider un ancien camarade qui a dû quitter l’armée à cause de nombreuses dettes. Il se prend au jeu et bascule dans un cauchemar dont il ne peut voir l’issue.

Le choix d’éditer une livre d’Arthur Schnitzler n’était pas anodin. Si beaucoup de livre de Zweig sont édités en version audio, ce n’est pas le cas de Schnitzler , alors même que Sweig et Freud le considéraient comme l’un des plus grands écrivains de son temps. Ses textes sont courts, mais très riches et forts. Pour nous c’était un coup de cœur.

Quant à Lionel Epaillard, c’était une évidence. Il aime jongler avec les mots, les textes forts sur les relations des “hommes”. Il ne fait jamais de lecture préalable, il se lance dans la lecture comme toute personne qui découvre le livre pour la première fois, quitte à reprendre une page ou un paragraphe si le ton n’est pas celui qui convient.



Recevoir le Prix Lire dans le noir a-t-il été une bonne surprise ?

Nous sommes ravis bien sûr. En tant qu’éditeur de province qui réalise de A à Z ses produits, ce prix nous place au même niveau que les plus grands éditeurs audio. Au niveau du contenu de nos produits, qualité d’écoute et de lecture, nous n’avons que des bons retours de la part des lecteurs. Nous attachons une grande importance à cette qualité sonore et passons des heures au montage pour que les lecteurs puissent se trouver dans les meilleures conditions possibles pour vivre la lecture. Le jury du Prix a su reconnaître cette exigence et distinguer la pertinence du texte que nous avons choisi.

Hélas, nous n’avons pas, pour autant, constaté plus de ventes ! Sauf chez quelques libraires qui ont mis le produit en avant.

Que pensez-vous du Prix Lire dans le noir et de l’action de l’association?
Ce Prix a une notoriété, c’est indéniable.  La soirée qui l’accompagne est un moment privilégié où l’on peut rencontrer les collègues éditeur-audio. Nous ne pouvons que louer votre action qui met en valeur notre savoir-faire.


Pourriez vous nous conseiller certains de vos livres ?
Les dernières cartes

Le Grand Meaulnes magnifiquement porté par la voix du regretté Yves Belluardo, Je vais bien ne t’en fais pas et Passer l’hiver lu par Fabienne Guyon et Lionel Epaillard, Meurtres au Potager du Roy lu par Jean Barrier, Le jour des corneilles et Le jour avant le lendemain lus par Denis Wetterwald, La petite fille de M. Linh et Léna lus par Marie-Claude Moreau, Où on va, Papa? lu par Jean-Louis Fournier, Quatre petits bouts de pains lu par Dany Bounicaud, Marie-Antoinette lu par Séverine Bordes, Evidemment Les dernières cartes Prix Lire dans le noir 2012 lu par Lionel Epaillard.
Pauline Briand

> Découvrir le catalogue de Cdl EDITIONS
> Les lauréats du Prix Lire dans le noir 2012 
> Fiche des lecture Les dernières cartes

Photo du Prix : Charlotte Bouvier  

Partenaires du Prix LDN 2012

 
 


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