L’hégémonie d’Audiolib agace de petits éditeurs
Valérie Levy-Soussan, directrice d’Audiolib, dresse un bilan positif des ventes du géant du livre audio. Mais la mort de la maison d’édition Hémix suscite l’inquiétude des petits acteurs du secteur. Témoignage de Patrick Meadeb fondateur de Sonobook.
Le géant du livre audio se porterait bien. Audiolib né en début 2008 de la collaboration entre Hachette, France Loisirs et Albin Michel, a lancé 40 nouveaux titres l’an dernier. Le nombre de ses ouvrages audio s’élève à 80 au total. « Nous sommes en plein développement » affirme Valéry Levy-Soussan, directrice de la maison d’édition. Elle revendique la première position sur le marché du livre audio avec 30% des parts. Pourtant, la maison d’édition comme de nombreuses autres d’ailleurs, ne communique pas de chiffres précis sur ses ventes. Audiolib écoulerait « de 1500 à 9000 exemplaires au titre ».
Cette hégémonie agace certains petits éditeurs comme Patrick Meadeb, fondateur de Sonobook. Il y a deux ans, France Loisirs, qui était l’un de ses principaux clients, est devenu son principal concurrent (via Audiolib). « Ca ne se passe pas trop mal, mais à cause d’Audiolib c’est moins bien. Ils ont une telle puissance marketing! ». Très récemment, Audiolib a autorisé la diffusion du tome 1 de Millenium sur la radio Europe 1, entraînant là une belle médiatisation de ses livres audio.
D’autres petits éditeurs comme Michael Wenzel de « Editio audio » compte plutôt sur cette concurrence pour dynamiser le marché du livre audio français qui reste encore très en retard sur les Etats-Unis ou l’Allemagne. En France, le livre audio représente moins de 1% du marché du livre papier. « Je suis très content que de grandes maisons d’édition commencent à se lancer dans le livre audio », nous confiait Michael Wenzel il y a quelques mois. « Elles contribuent à faire de la publicité car elles ont les moyens de le faire. On ne peut que profiter de cette force de marketing ».
Mais pourtant, d’après Patrick Meadeb, l’apparition d’Audiolib aurait entraîné une surenchère des droits d’achat de textes. Une hausse du coût difficile à encaisser pour les plus petits éditeurs. En juin, la maison d’édition Hémix a du déposer bilan. Pour Patrick Meadeb, une des manières de s’en sortir consiste à se différencier et garder une identité propre. Sa maison d’édition, Sonobook, édite essentiellement des ouvrages tirés de la littérature de l’imaginaire, avec des mises en scène sonores « entre la lecture simple et la pièce radiophonique ». Chaque boîtier est illustré par un dessinateur dans le style de l’esprit de la BD.
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