Prix du Livre Audio

Marie-Christine Barrault, marraine du Prix Lire dans le noir 2011


Marie-Christine Barrault en a parcouru du chemin depuis son premier rôle dans Ma nuit chez Maud d’Eric Rohmer ! Théâtre, cinéma, télévision… les rôles s’enchaînent. Mais ne l’empêchent pas d’écrire, des faire des lectures en public et d’enregistrer des livres. C’est donc en toute logique que Lire dans le noir sollicite le soutien de la comédienne pour l’édition 2011 de son Prix du livre audio. Entretien avec Marie-Christine Barrault, marraine du Prix Lire dans le noir.

Marie-Christine Barrault, marraine du Prix Lire dans le noir 2011Votre amour de la lecture ne date pas d’aujourd’hui…

Mon amour du métier d’actrice est venu à travers mon amour du texte. J’ai toujours aimé apprendre les textes et les lire. J’ai eu une révélation en classe de 5e : notre professeur était passionnée, elle nous faisait lire Rimbaud, de la poésie, de la prose… Elle aimait comme une enfant, et sa passion était communicative.
Je me souviens aussi des cours de couture à l’école : les religieuses demandaient à une élève de faire la lecture aux autres, et je me portais toujours volontaire… Résultat : je ne sais toujours pas coudre aujourd’hui !

Pourriez-vous nous décrire le plaisir de la lecture à voix haute ?

Dès que je lis un texte, j’ai envie d’attraper la première personne qui passe la porte et de lui dire : « Ecoutez ça, comme c’est beau ! ». La lecture à voix haute a quelque chose de charnel. Je fais corps avec les mots. Et les gens qui m’écoutent sentent à quel point c’est jubilatoire pour moi. J’ai toujours faim de nouveaux textes. J’en cherche continuellement et je fais des montages en choisissant des passages qui jouent tour à tour sur l’émotion, l’intelligence, l’humour…
On se met en danger quand on lit devant un public. Je me sens au bord du précipice à chaque phrase. On a beau l’avoir préparé, on se fait surprendre par le texte. C’est un moment intense. Quand, en plus, il y a de la musique, c’est le Nirvana ! J’aime ce dialogue entre la musique du texte et celle des instruments.


Vous participez très régulièrement à des festivals de lecture, mais vous avez également enregistré de nombreux livres audio !

Je suis heureuse d’enregistrer des livres, je me sens utile. Un livre audio, c’est très pratique : on peut l’écouter à son rythme, à son heure, entrer dans le mystère d’un auteur… Il n’est pas toujours facile de comprendre un texte au premier abord, et  l’interprétation du comédien permet d’en tirer la substantifique moelle. Je suis convaincue qu’un livre audio peut donner le goût de la lecture. Quand je rencontre des amis qui désespèrent de voir leurs enfants ne pas lire, je leur conseille de leur donner des livres enregistrés : ils auront peut-être le déclic.

Pourriez-vous abandonner un jour la lecture à voix haute ?

Il n’est pas question d’arrêter, j’y prends bien trop de plaisir ! Ce ne sont pas les compliments qui me comblent le plus. Ce que j’aime, c’est quand les gens se précipitent pour acheter des livres. On vit beaucoup mieux quand on lit. On se sent relié, on a l’impression que l’on n’est pas seul au monde. Cela donne une force intérieure, une capacité à maîtriser sa vie. Je me demande comment on peut vivre sans lire…

Propos recueillis par Aurélie Kieffer

POUR EN SAVOIR UN PEU PLUS SUR NOTRE MARRAINE…

Marie-Christine Barrault est née à Paris le 21 mars 1944. À sa sortie du Conservatoire en 1965, elle entame une carrière au théâtre et à la télévision. Eric Rohmer lui offre son premier rôle au cinéma en 1969 dans Ma nuit chez Maud. Mais c’est Cousin, Cousine de Jean-Charles Tacchella qui lui vaut d’être nommée pour l’Oscar de la Meilleure actrice en 1976.
Elle tape alors dans l’œil des plus grands réalisateurs du 7e art, à l’international (Woody Allen, André Delvaux, Andrzej Wajda…) et du petit écran (Jean L’Hôte, Claude Santelli, Michel Boisrond, Roger Vadim…) mais continue sa carrière au théâtre en parallèle. Elle a récemment foulé les planches pour L’Allée du roi, monologue adapté du roman de Françoise Chandernagor, et L’Amour, la Mort, les Fringues de Danièle Thompson. Elle est actuellement en tournée avec Opening Night.

En octobre 2010, elle publie un livre autobiographique, Ce long chemin pour arriver jusqu’à toi, aux éditions Xo.

Elle a également créé un spectacle de chansons, L’Homme Rêvé, au Théâtre des Bouffes du Nord sur des textes de feu son mari, Roger Vadim, et des musiques de Jean-Marie Senia. Considérée comme « l’une des plus mélomanes des comédiennes françaises », Marie-Christine Barrault aime de plus en plus s’associer à des musiciens pour créer des spectacles ou enregistrer des chansons, des textes (Terre des Hommes de Saint-Exupéry) ou des contes musicaux  (Pierre et le Loup de Prokofiev). Depuis 2007, elle est présidente d’honneur des Fêtes romantiques de Nohant, festival qui se tient dans le Berry autour du souvenir de George Sand et de Chopin. En 2011, elle est la marraine du Prix Lire dans le noir.

LES MEMBRES DU JURY DU PRIX DANS LE NOIR 2011

Jérôme Béglé – Journaliste et éditeur
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Olivier Brunhes – Comédien, auteur et metteur en scène.

Caroline Cartier – « Chasseuse de sons » (France Inter, chronique Cartier libre)
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Olivier Chaudenson – Directeur artistique de festivals littéraires (Paris en toutes lettres, 
Les Correspondances de Manosque).

Eric Fottorino – Ecrivain et journaliste.

Christine Goémé – Productrice (France Culture), présidente de la commission Radio de la Société des Gens de Lettres.

Anne Jolly – Chargée de mission multimédia des Bibliothèques de la Ville de Paris.
Aurélie Kieffer – Présidente de Lire dans le noir, journaliste (France Culture – France Musique)
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Hélène Kudzia – Responsable du pôle Lire autrement à la bibliothèque Marguerite Duras à Paris.
Jean-Marie Ozanne – Libraire et éditeur (Folies d’encre, Montreuil).

> Les 12 ouvrages encore en course pour le Prix Lire dans le noir 2011

> Tous les ouvrages en compétition avant la pré-sélection du comité de lecture


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