A Livre Paris, les lauréats du prix Lire dans le noir / France Culture récompensés
Jeudi 17 mars, la remise du septième prix du livre audio a eu lieu au stand France Culture / Radio France du Salon du livre de Paris. Animée par Aurélie Kieffer, ancienne présidente de l’association, la rencontre a permis d’entendre quelques extraits lus “en direct” et en public.
Sandrine Treiner, la directrice de France Culture, salue le partenariat solide qui lie Radio France et Lire dans le noir depuis la création du prix. “Ravie que la parole ait été donné à un jury de lecteurs auditeurs”, elle se félicite de cette “mise en partage les textes”, fidèle “au rapport très particulier” qu’entretient la radio avec la littérature.
Dans les espaces repos de Livre Paris, trois bornes permettent d’écouter une sélection de titres, a rappelé Stéphane Devernay. Le président de Lire dans le noir souligne que “beaucoup de petits éditeurs n’ont pas eu les moyens de produire des nouveautés cette année”, bien que le livre audio ne demande qu’à se développer.
Les éditeurs de livre audio sont présents sur le salon, à l’instar de Valérie Lévy-Soussan, la directrice d’Audiolib, lauréat pour deux ouvrages : “Alors voilà”, de Baptiste Beaulieu (catégorie documents) et “Temps glaciaires” de Fred Vargas (catégorie fiction). Heureuse que “ce travail collectif soit reconnu”, l’éditrice a dit quelques mots de sa “longue histoire avec Fred Vargas” : “des romans policiers qu’on aime énormément, avec un personnage de commissaire très attachant”.
Thierry Janssen, lecteur attitré de cette série, connaissait Fred Vargas par le cinéma avant de découvrir ses ouvrages. Attaché à “son écriture et ses histoires très atypiques”, il espère rencontrer un jour celle dont il lit les textes et attend “avec impatience” son prochain livre.
“En moyenne, je fais du 12 pages à l’heure et je travaille généralement par tranches de quatre heures”, raconte-t-il, pour donner une idée de son métier au quotidien. “Mauvais élève”, glisse-t-il en souriant, il prépare très peu ces sessions : “je lis les cinquante premières pages puis je découvre”. Pas facile pour “Temps glaciaires”, dont l’action se déroule en Islande… Certains noms sont très compliqués à prononcer sans avoir révisé ! “En bon belge, je maîtrise le flamand. Mais l’islandais est une langue très particulière.” Plus sérieusement, Thierry Janssen veut ainsi garder une certaine fraîcheur d’esprit et de ton. “En enregistrant, j’espère que cette passion de savoir ce qui va se passer après est perceptible.”
Baptiste Beaulieu, récompensé pour sa chronique de la vie aux urgences, est venu avec tout son optimisme. Dans “Alors voilà”, il a voulu “raconter les choses belles que l’on peut voir à l’hôpital, les petits instants de grâce qui permettent de se réconcilier avec l’humanité”. Et de donner un exemple parlant : “j’ai un patient de 86 ans qui a perdu sa femme il y a trente ans, et tous les matins à 9 heures il apporte un bouquet pour sa femme au cimetière”.
Touché par l’interprétation de son lecteur Emmanuel Dekoninck, l’auteur et médecin salue son travail : “Merci Emmanuel, c’est magnifique ce que tu as fait avec mon livre.” Le compliment lui est aussitôt retourné : “J’ai adoré le livre, à la fois le témoignage d’un vrai professionnel et d’un passionné d’histoires.” Emmanuel Dekonick s’est efforcé de “rentrer dans la tête de Baptiste” pour rendre la lecture “palpitante, surprenante, amusante”.
Si Gilles Bizouerne, lauréat dans la catégorie jeunesse avec “Au lit” (Ouï Dire) n’a pas pu venir pour cause de spectacle, son éditeur Pascal Dubois a fait le déplacement. Il retrace “un an de pré-production” puis un gros “travail d’échange et d’interprétation en studio”. Ce titre particulier est l’oeuvre de “conteurs plus que de lecteurs”, puisqu’il est habituellement interprété en public. “Cinq versions intégrales ont été enregistrées, et le texte n’est jamais le même”, précise Pascal Dubois, qui aime parler de “parole augmentée” laissant une place à l’improvisation.
Leur prix en main, les vainqueurs de cette année repartent vers d’autres horizons créatifs. Et bientôt, Lire dans le noir commencera à préparer la huitième édition de ce prix.
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