BiblioDebout poursuit sa route sur les places et en numérique
Des livres en libre-service, en pleine rue. Chacun est invité à se servir et, s’il le peut, à apporter et donner les siens. Des bibliothèques participatives sont souvent installées dans les manifestations et dans les rues des grandes villes. L’une des plus célèbres, celle du mouvement de protestation américain Occupy Wall Street, avait compté à son apogée plus de 5000 livres. Détruite par la police, elle a valu à la ville de New York une énorme amende pour atteinte à la liberté d’expression.
Une bibliothèque, un Commun
Dès les premières heures du mouvement Nuit debout, une bibliothèque de ce type a été installée Place de la République. Son nom ? BiblioDebout. Le collectif Savoirscom1, à l’origine du projet, expliquait alors :
« Une étude récente montre que, dans Paris, il se trouve en moyenne 25.000 livres partout dans un rayon de 150 mètres autour de sa position. Que chacun apporte le s livres qui font sens à ses yeux pour construire cette bibliothèque comme un Commun »
La bibliothèque s’installe toujours place de la République et on a compté en mai des journées à plus de 200 livres donnés, font savoir les organisateurs. Mais après plusieurs semaines de succès, et des répliques dans d’autres villes comme Toulouse ou Lyon, l’initiative doit penser son avenir malgré l’essoufflement, à l’instar de Nuit debout.
Lionel Maurel, blogueur, militant des communs et cofondateur de Bibliodebout, nous a détaillé par mail les pistes explorées par le mouvement. Première solution : la poursuite des actions sur le terrain:
« Le groupe essaie à présent de privilégier des actions conjointes avec d’autres commissions. La BiblioDebout a par exemple participé à une marche en banlieue ; fait tente commune avec la Commission Ecologie ou organisé des discussions avec Musée Debout. L’affluence est cependant moins forte sur la Place de la République et les conditions d’occupation sont difficiles, notamment à cause de la pluie qui aura pesé lourdement. Le groupe parisien est aussi attaché à participer aux manifestations contre la Loi Travail. Il est difficile de dire comment les choses vont évoluer à présent. Tout va dépendre de la capacité du mouvement Nuit Debout à se relancer lui-même, ainsi que du destin de la loi Travail au Parlement. Les différentes groupes qui gèrent des BiblioDebouts n’envisagent pas pour l’instant de prolonger l’initiative en dehors de Nuit Debout. »
Piratebox et livres audios debouts
Deuxième piste : le numérique. Dès les débuts de Bibliodebout, une piratebox a été installée. Inventé en 2011, ce système permet de partager librement des fichiers numériques en se connectant via un smartphone, une tablette ou un ordinateur. Des documents, de la musique, des films, des livres numériques… et bien sûr des livres audios. Ces derniers sont peut-être d’ailleurs une autre piste à explorer par ce mouvement, reconnaît Lionel Maurel :
« Depuis le départ, nous avons tenu à ce que le partage de fichiers soient possibles en plus de l’échange de livres. Le contenu de notre Pirate Box s’est beaucoup enrichi avec des sélections d’oeuvres de toutes natures, privilégiant des thématiques du mouvement Nuit Debout. Nous n’avons pas tellement réfléchi à la question des livres audio. Par contre, certains vont essayer de développer avec la Pirate Box un dispositif mobile qui pourrait être emporté lors des manifestations pour permettre la diffusion de fichiers. On pense notamment aux fiches réalisées par Avocats Debout concernant les droits des manifestants et les précautions à observer en cas d’interpellation. » Bientôt des Livres audios debouts ?
