Radio France fête le Livre du 24 au 25 novembre
Les 24 et 25 novembre, les journalistes et les producteurs de Radio France invitent leurs auteurs coups de cœur à rencontrer leurs auditeurs et lecteurs. Lire dans le noir sera présente lors de ces festivités pour vous parler du livre audio. Jean-Luc Hees, le président de Radio France, nous a rencontrés pour nous parler du lien indéfectible qui lie la radio au livre et nous présenter cette deuxième édition du salon Radio France fête le Livre.
Pourquoi Radio France a-t-elle tenu à organiser un salon du livre ?
Radio France est une maison de livres. Sans livre la radio serait bien ennuyeuse. Nous nous sommes toujours inspirés d’eux. Dans de nombreuses émissions, même si l’on ne parle pas de livre ou de littérature, les thèmes abordés viennent des livres.
Cette relation me fascine parce que je suis né à la campagne et quand on s’ennuie à la campagne, on a qu’un chien et les livres pour s’occuper. J’ai toujours aimé les livres. Je crois d’ailleurs que c’est pour ça que me suis plu dans cette Maison. Les gens y vivent les livres.
Quand on regarde nos programmes, presque 30h d’antennes par semaine sont réservés à la littérature et aux livres. Je trouve ça étonnant et sain. Et puis, il y a le Prix du Livre Inter et celui de France Culture. Ca n’est pas très original, mais j’ai toujours pensé que Radio France avait une espèce de cousinage avec les livres, Jean-Christophe Rufin parle de mariage. Alors pourquoi ne pas faire un salon du livre ?
En matière littéraire, les journalistes de Radio France font des choix personnels, ils s’engagent. Ces choix nourrissent l’antenne. Le salon Radio France fête le Livre permet aux auditeurs de Radio France de rencontrer ces auteurs que nous aimons et défendons.
Organiser cette manifestation n’a donc rien d’extravagant. Comme l’a prouvé la première édition du salon qui a été un succès. Tout le monde a joué le jeu : auteurs, éditeurs, auditeurs, producteurs. Le résultat était très sympathique. Nous nous sommes dit : ces rencontres font du bien au livre et à Radio France, continuons !
L’auditeur est-il un lecteur ?
Les auditeurs radio sont des lecteurs. Je ne suis pas philosophe ou scientifique mais il y a une relation évidente entre l’acte d’écouter un contenu intelligent et l’acte de lire. Ce n’est pas la même sorte de concentration et le choix se fait différemment, mais il y a une posture similaire. On ne lit pas par hasard, comme on n’écoute pas France Inter ou France Culture par hasard.
Quand on regarde la sociographie des auditeurs de Radio France elle est très similaire à celle des gens qui lisent. D’ailleurs France Inter, France Culture et France Info sont prescripteurs de lecture. Nous partageons cette passion avec nos auditeurs. Il y a toujours eu des émissions magnifiques sur les livres à Radio France. Aujourd’hui nos 49 chaînes présentent toutes les nuances du paysage littéraire. Je pense que nos auditeurs sont sensibles à cette diversité qui est reflétée par les 160 auteurs présents cette année au Salon du Livre de Radio France.
Justement, comment les auteurs invités ont-ils été sélectionnés ?
Ce sont les producteurs, les journalistes et les chaînes qui sélectionnent les auteurs invités. Parfois je suis surpris par certains choix, mais ils ont plutôt bon goût puisqu’il y aura du beau monde, des gens intéressants. C’est aussi un affichage éditorial de ce que l’on aime à Radio France, de ce que l’on cherche à défendre et promouvoir.
Jean-Christophe Rufin est l’invité d’honneur de cette deuxième édition, pourquoi ce choix ?
Ce n’est pas moi qui ai choisi de proposer à Jean-Christophe Rufin d’être l’Invité d’honneur, mais j’étais ravi qu’il accepte. Je le connais et je crois que nous partageons le sens du livre : la beauté de l’objet, son caractère indispensable, la conscience que tous les progrès sont liés au livre et à l’écrit. Il sait que Radio France joue un rôle important dans le monde du livre et que nous ne sommes pas des gens mercantile. Je pense, qu’il y est sensible.
C’est un homme passionné qui croit en la littérature contrairement à certains écrivains qui ne croient qu’en eux-mêmes. Je trouve qu’il a très bien parlé de Radio France fête le Livre. Ce n’est pas un homme classique, il est très vivant et a su rester libre. Je l’ai vu avant que l’Académie Française ne donne son Grand Prix, il défendait le livre de Joël Dicker , un polar. J’étais curieux. Je ne pensais pas que l’Académie Française récompenserait un tel roman. Mais Jean-Christophe Rufin fait partie des gens qui emportent le morceau, qui font bouger les choses. Par ce choix, il défendait une pratique de la littérature contemporaine et audacieuse. A l’annonce du Grand Prix qui a été décerné à La vérité sur l’affaire Harry Quebert de Joël Dicker, je me suis dit « il est ce qu’il dit qu’il est. »
Radio France soutient l’action de Lire dans le noir depuis 10 ans maintenant, pouvez-vous nous parler de votre engagement auprès de notre association ?
Lire dans le noir est une bonne initiative. Elle prouve que les gens peuvent être sensibles à des idées qui semblent évidentes mais ne le sont pas du tout. Cet engagement demande beaucoup de travail. A Radio France, nous nous sommes arrangés pour qu’un local soit mis à disposition de l’association pour la soutenir. C’est un peu comme si un partenariat indestructible et naturel nous liait.
Il y a trois ans Lire dans le noir avait monté une installation dans le Hall de Radio France. Mené par un guide aveugle, on voyageait sur un parcours plongé dans une obscurité totale. Une fois à l’intérieur tout était transformé. On a tendance à se protéger de nos peurs et cette installation aidait à les affronter, elle poussait à prendre action. J’ai trouvé cette initiative vraiment utile pour les gens de la maison. Elle a aidé à leur prise de conscience des questions d’accessibilité.
Régulièrement, Radio France met en œuvre des actions qui sont en dehors de ses obligations les plus évidentes. Contribuer à leur réalisation fait partie des aspects agréable de mon métier. Lire dans le noir fait partie des obligations qui n’en sont pas. De même, nous sommes associés depuis trois ans avec un lycée situé dans une zone sensible. Des journalistes, des administratifs, des techniciens de Radio France y interviennent. Nous accueillons certains des élèves en stage ici-même. J’irai leur donner un cours d’interview la semaine prochaine. Le but n’est pas ici de communiquer, mais de s’engager, de partager notre chance et de vivre une expérience gratifiante. Nous allons aussi inaugurer une école à Haïti, Radio France a eu ici un rôle de levier pour que ce projet se réalise. Ces projets sont enrichissants et agréables à faire.
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