Des ateliers pour lire “comme à la radio”

Quatre à quatre, une quinzaine d’enfants de 8 à 12 ans grimpent les escaliers de la Maison de la radio, ce samedi 24 octobre. Accompagnés par Mélanie, l’animatrice, ils vont apprendre comment “lire au micro comme à la radio”, en suivant un atelier de deux heures conçu par Lire dans le noir.

SIlence ! Les enfants s’asseoient autour de deux grandes tables, quelques parents curieux s’installent au fond. “Vous savez ce que vous allez faire ?”, demande Mélanie. Un petit garçon timide lève la main et tente sa chance : “Euh… Parler comme à la radio ?” C’est bien ça. Mais ici, pas de flash info ou d’invités de la matinale, on enregistre un extrait du “Petit Nicolas”, le livre de Sempé et Goscinny.

“L’association avec laquelle on travaille, Lire dans le noir, défend le livre audio, enregistré par des comédiens”, explique Mélanie. “Vous avez déjà écouté un livre ?” “Peter Pan!” “Martine !” se souviennent certains. Les livres audio sont destinés “à tout le monde”, rappelle l’animatrice : les non-voyants bien sûr, mais aussi “les petits enfants qui ne savent pas encore lire” et puis “ceux qui savent lire et ont envie d’écouter des livres.”

Comment apprendre à placer sa voix ? En commençant par écouter l’extrait choisi. Attentifs, les petits tendent l’oreille. Ils s’imprégnent de l’ambiance, guettent les bruitages et les habillages sonores conçus pour “réveiller l’attention de l’auditeur”, écoutent la comédienne jouer sur les intonations pour incarner tous les personnages du “Petit Nicolas”.

Après tout, la voix c’est “comme un instrument de musique”. Une infinie palette de possibilité dont les enfants prennent conscience. Chuchoter ou crier très fort, moduler du grave à l’aigu, faire passer des émotions, la tristesse, la colère… Pour y arriver, on se tient bien droits, avec les pieds qui touchent le sol (quand on est assez grands). Il faut respirer, parler un peu plus fort que d’habitude et surtout articuler pour être compris. “Les chaussettes de l’archiduchesse…” Ce redoutable exercice les fait éclater de rire. Leurs parents, contents d’y échapper, rigolent aussi en douce. “Si on sent que c’est compliqué à dire, on prend son temps”, conseille Mélanie, avant de distribuer le texte. Chacun choisit son personnage.

C’est là que Pierre, chef opérateur du son à Radio France, entre en scène. Il emmène le groupe dans la pièce voisine pour l’initiation au studio. D’un côté, une grande table avec sept micros. De l’autre, “la cabine”, royaume du technicien, abrite le matériel technique. Pierre fait la démonstration : à quoi servent ces boutons sur la table de mixage, ces mystérieux ordinateurs ? Il donne quelques consignes : “si le “rouge micro” est éteint, on ne vous entend pas. Quand les micros sont ouverts, il faut faire attention à ne pas parler tous en même temps.”

Casque sur les oreilles, les enfants entendent enfin leur propre voix “comme à la radio” et parlent chacun leur tour. “Tu vas dire quoi ?”, glisse une petite fille à sa soeur. “Je sais pas”, souffle celle-ci, qui réussit finalement à dépasser son trac et improviser quelques mots. Pierre les prévient : “on va tout enregistrer en une seule fois, comme un spectacle”.

Le public des parents est déjà là, il est temps de se lancer. Des hésitations, quelques petits accrochages, mais la mission est accomplie en quelques minutes. Une toute petite fille triomphe : “Est-ce que j’ai bien lu ?”

Fidèle auditrice de France Inter, la mère de Mathilde, 9 ans, est ravie. Mise au courant de l’atelier par le guide Paris-Mômes, elle trouve que “le cadre de la Maison de la radio est formidable”. Quoi de mieux, pour un samedi après-midi, que de passer un bon moment en famille en élargissant ses horizons.

Informations pratiques :

Prochain atelier samedi 21 novembre à 14h30.

Détails et inscriptions sur www.maisondelaradio.fr.

Camille POLLONI