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A la Fondation Cartier, voyage magique dans des paysages sonores

le grand carnaval des animauxDans son ouvrage Le grand orchestre animal (Flammarion, 2013), le musicien américain Bernie Krause donne cette estimation déroutante : 50% des sons audibles dans la nature ont disparu depuis cinquante ans. La faute aux activités humaines et à l’érosion de la biodiversité. Pour préserver ces trésors, Bernie Krause a entrepris depuis la fin des années 1960 un énorme travail d’enregistrement de « paysages sonores » tout autour de la planète. Son répertoire approche les 5000 heures de captations et dépasse les 15 000 sons d’animaux enregistrés dans leur milieu naturel.
Pour célébrer et faire découvrir ce travail unique, la Fondation Cartier pour l’art contemporain a décidé de monter une exposition interactive, appelée Le Grand Orchestre des animaux, que l’on peut visiter depuis juillet et jusqu’à la fin du mois de janvier prochain. Dans le bâtiment du XIVème arrondissement de Paris, on peut découvrir plusieurs travaux d’artistes inspirés du pionnier de la bioacoustique. On notera les vidéos exceptionnelles du Cornell Laboratory of Ornithology sur les chants et les danses des oiseaux et les travaux photos et vidéos de l’expédition Tara Océan sur le plancton.

grand orchestre des animauxMais le clou de l’exposition se trouve au sous-sol. On vous propose de vous installer confortablement dans une salle immense équipée de cousins et d’écouter les sons de différents paysages : les fonds marins, les forêts d’Amérique du Nord et plusieurs site différents du continent africain. Le collectif United Visual Artist a conçu là un dispositif de traduction visuelle des enregistrements de Bernie Krause. Sur un mur d’écrans, ce dispositif appelé sonogramme permet de visualiser l’organisation du paysage sonore. En observant les écrans, on réalise combien le son dans la nature est organisé, comment les animaux se répartissent les tempos et les fréquences. Tout semble millimétré, à la manière d’un orchestre, comme l’explique Bernie Krause : « Chaque espèce résidente acquiert sa propre largeur de bande acoustique – qui lui permet de se mélanger aux autres ou de créer un contraste – un peu comme les violons, les bois, les cuivres et les percussions délimitent leur territoire acoustique dans un arrangement pour orchestre. »

On est plongé dans l’ambiance, dans le sauvage, entre l’écoute attentive, la méditation et le sommeil. L’émerveillement est total, l’envie de préserver ces richesses devient une évidence. On regrettera tout de même qu’aucune visite dédiée aux personnes non-voyantes ne soit organisée. Si vous souhaitez profiter de ces enregistrements, un site internet d’une grande qualité a été conçu pour l’exposition. Laissez-vous guider par les voix de Bernie Krause et de la chanteuse française Camille pour des écoutes de quelques minutes ou de plusieurs heures dans les paysages sonores du monde entier.


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