A Grenoble et dans plusieurs villes de France, un distributeur d’histoires courtes

On scrute son portable, on pense à ce qu’on va manger au repas suivant ou, si on est prévoyant, on lit un bouquin. Mais dans les files d’attente, en général, on se tourne les pouces. Short Edition, une maison d’édition grenobloise spécialisée dans les histoires courtes, a eu une brillante idée pour éviter l’ennui : des bornes permettant d’imprimer des petites histoires.

Appelées « Distributeurs d’histoires courtes », ces machines fonctionnent de manière très simple : vous indiquez si vous souhaitez lire une histoire d’une, trois ou cinq minutes et celle-ci vous imprime gratuitement un petit ticket sur lequel est imprimé une histoire. Les textes viennent de la communauté de plusieurs milliers d’auteurs, qui comptent plusieurs milliers de membres, rémunérés à chaque impression.
Manon Landeau, porte-parole de la maison d’édition, nous a expliqué sa démarche :

« Nous pensons que la littérature a besoin de supports originaux et que, même si l’époque nous mène au numérique, le papier a encore son mot à dire. Nous essayons donc d’exploiter tous les supports pour diffuser la littérature courte. »

Huit machines ont été installées à Grenoble depuis octobre dernier – dans les centres des services sociaux, à l’Hôtel de Ville, à l’Office de Tourisme et à Pôle Emploi – et connaissent un succès énorme. La presse d’une monde entier a parlé de cette initiative et, même si le rythme a un peu baissé ces derniers temps, chaque machine imprime encore entre 1000 et 1500 histoires par semaine.

De nouvelles bornes vont être installées à Paris à la fin du mois d’avril, dans un centre commercial et dans plusieurs sièges sociaux, mais aussi dans des gares de Bretagne et même à San Francisco dans le café de Francis Ford Coppola.

La prochaine étape, des livres audios en libre accès ? Manon Landeau ne l’exclut pas, au contraire :

« On mise beaucoup sur le numérique et l’audio en fait partie. On a réfléchi à l’utilisation de l’audio, c’est une interrogation pour l’instant, ça permettrait de toucher encore plus de public, notamment les jeunes enfants et les non-voyants. Pendant un Salon du Livre, on avait équipé l’une de nos bornes de lectures d’un casque audio, peut-être que c’est à développer avec d’autres fonctions et une ergonomie améliorée, notamment avec des boutons plutôt tactiles »