« La Couleur des choses » : BD à succès et véritable revanche sur la dyslexie

L’histoire de la BD La Couleur des Choses (éditions Ça et là) et de son auteur, Martin Panchaud, est sur le papier une histoire à succès. Couronnée en janvier dernier du très prestigieux « Fauve d’or », c’est-à-dire élue meilleur album par le jury du Festival international de la BD d’Angoulême, elle avait déjà auparavant séduit de nombreux lecteurs par son inventivité graphique et ses qualités scénaristiques.

Mais dans de nombreuses interviews, l’auteur tient à rappeler combien son parcours a été celui d’un enfant et d’un adolescent éloigné de la lecture et de l’éducation : « Je suis dyslexique, dyspraxique, tout ce qui commence en “dys”, expliquait-t-il en 2022 à Télérama. La lecture et l’orthographe sont pour moi une catastrophe. Ma mère, infirmière, m’a tenu à bout de bras quand je me sentais dans un tunnel, sans perspectives d’avenir. »  Dans une récente interview donnée au Figaro, le dessinateur suisse revient dans le détail sur son histoire et explique : « Mon parcours c’est: études obligatoires catastrophiques, études artistiques et bande dessinée, puis recherche d’un métier qui puisse remplir mon frigo. J’ai donc étudié le graphisme. (…) ». La presse suisse voit dans ses difficultés scolaires un « traumatisme » qui explique aujourd’hui ses choix radicaux en matière de graphisme et qui l’a poussé à utiliser les codes du graphisme – qui ont le mérite d’être universellement accessible – pour raconter des histoires en bande dessinée. Il a opté pour un système de ronds de couleur extrêmement simplistes et lisibles pour tous. Un minimalisme qui laisse place à l’imaginaire du lecteur, estime l’auteur. Et qui n’empêche pas de développer une narrations complexe et passionnante. Dans La Couleur des Choses, on découvre l’histoire d’un adolescent victime harcèlement scolaire qui gagne à la loterie et va connaître de nombreuses difficultés pour empocher son gain.