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La voix de Marseille

 

Comédienne de formation, Anne-Marie Mancels a lancé en 2009 sa propre maison d’édition spécialisée dans le polar audio « marseillais » pour défendre la culture locale.

Anne-marie Mancels
Lire dans le noir : Comment sont nées les Editions Porte Voix ?

Anne-Marie Mancels, fondatrice de Porte Voix : Je suis comédienne et je travaille avec une compagnie de théâtre qui a pour objectif de créer autour de la lecture à voix haute. Nous proposons des spectacles pour un public d’adultes et d’enfants, voyants et non-voyants. A cette occasion, j’ai rencontré des non-voyants qui m’ont appris que beaucoup de livres n’existaient pas encore en version audio, notamment les ouvrages du fond local. Ici, à Marseille, nous disposons d’une véritable littérature régionale. Le polar marseillais est très apprécié, il y a une cinquantaine d’auteurs dans notre région. Les intrigues de leurs romans policiers se déroulent à Marseille, avec des références aux codes et aux légendes locales… Il existe une vraie culture à défendre et je souhaitais le faire à travers les livres audio.

couverture de Bonne Mère Quelle ligne éditoriale adoptez-vous ?

Nous avons décidé de partir sur deux axes. D’abord le roman policier marseillais qui s’inscrit dans un contexte local. Pour cela, je suis partie à la rencontre des petites maisons d’édition de la région. J’aime choisir des héroïnes féminines, comme dans Bonne Mère, où une secrétaire se retrouve embarquée dans un scénario catastrophe, contrainte de prendre la fuite avec sa fille. A travers ce polar, l’auditeur va découvrir la ville. Le titre fait d’ailleurs référence à Notre-Dame de la Garde que tous les Marseillais ont l’habitude d’appeler « Bonne mère ». Notre prochain polar, à paraître avant la fin 2010, va se dérouler dans la banlieue nord de Marseille, dans une cité. La seconde partie de notre catalogue se concentre sur le spectacle enregistré. Comme il n’est pas évident pour les déficients visuels d’aller au théâtre, nous avons voulu apporter le théâtre chez eux. Nous venons d’enregistrer des nouvelles de Tchekhov, que nous avons décidé de dynamiser avec de la Bossa Nova ! Le pari étant de mêler ces deux références qui ont 100 ans d’écart pour créer un univers unique grâce à l’apport du son.

couverture de TchekhovComment vous situez-vous par rapport aux grandes maisons d’édition ?

Nous sommes un peu à part, parce que notre structure est associative. Nous vendons du livre audio, mais nous produisons aussi des spectacles, des ateliers de lecture. Notre équilibre économique est fragile et basé sur les subventions. C’est de l’économie sociale et solidaire. Nous défendons avant tout des valeurs comme l’accessibilité.

Quelle est la place de la création musicale dans vos livres lus ?

Je préfère la lecture sobre et épurée. Celui qui écoute doit pouvoir créer ses propres images. La musique ne doit pas perturber, elle sert essentiellement à marquer les chapitres. Dans Bonne mère, il n’y a que quelques notes musicales, mais pour Tueuse l’auteur, Anne Barrière, nous a donné sa propre musique, celle qu’elle écoutait pendant l’écriture de son roman. Alors une fois le texte enregistré, nous avons travaillé avec elle pour placer la musique sur le livre audio selon ses envies.
  couverture de Tueuse Vous continuez à éditer des livres audio exclusivement en format CD, qu’est-ce qui vous dérange dans le mp3 ?

Nous sommes dans une société d’exclusion, mais chez Porte Voix, nous préférons privilégier l’accessibilité. Or, le format audio est d’avantage accessible au public handicapés. Les personnes âgées ne sont pas forcément équipées pour lire les mp3. Nous avons délibérément choisi de ne pas faire du mp3 pour l’instant.

Découvrez un extrait :

 play.gifÉcouter « Bonne mère » de François Thomazeau
 play.gif Écouter « Tueuse » de Anne Barrière
 play.gifÉcouter « Tchekhov, le temps d’une Bossa »

Le site des Editions Porte Voix


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