Le Poèmaton, une cabine où l’on écoute la poésie
« Entrez dans la cabine. Réglez la hauteur du siège et asseyez-vous. Placez votre oreille à la hauteur du dessin représentant une oreille. Ecoutez, vous allez entendre un poème ! A la sortie, le poème entendu vous est offert. »
Voilà le mode d’emploi du Poèmaton, un dispositif conçu en 2012 par la compagnie lyonnaise Chiloé, à l’occasion du printemps des poètes. A l’intérieur, c’est le plus souvent la directrice artistique Isabelle Paquet qui lit et dit des poèmes choisi dans un répertoire de plusieurs centaines de textes, tous grand public et contemporains mais souvent peu connus. Elle nous a expliqué : « J’aime l’idée de rendre la poésie accessible au plus grand nombre. J’ai essayé de la dire sur scène mais j’ai remarqué que la forme théâtrale prenait le pas sur la transmission de la langue. C’était plus une performance scénique ».
A l’inverse, le Poèmaton permet une expérience poétique et orale unique : «Il y a trois temps. D’abord, l’oralité, l’auditeur sent qu’il est à 2 ou 3 centimètres de la diseuse, il sent l’haleine, la chaleur, le souffle. Moi-même il m’arrive d’avoir leurs cheveux dans la bouche. Ensuite vient le temps de l’écoute. Rien ne vient troubler le passage de la voix de la bouche à l’oreille, ce qui est finalement très rare. Enfin vient le temps du poème écrit, puisque chaque personne reçoit un exemplaire en sortant ».
Le dispositif connaît un franc succès, puisqu’il a été installé dans plus de 100 endroits différents en 2016, souvent pour une journée ou deux. Il va continuer sa route dans des festivals, sur des places mais aussi sur des campus ou même dans des bureaux de poste. Isabelle Paquet rêve même de faire voyager son Poèmaton à l’étranger et de le rendre bilingue, ce qui pourrait bien arriver dès le mois d’août en Finlande lors du festival international d’Helsinki.
Un Poèmaton installé à l’université Lyon 2