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Talking to strangers : le livre audio réinventé à l’heure du podcast

Le journaliste canadien Malcolm Gladwell a longtemps travaillé pour un magazine papier, The New-Yorker, avant de devenir un auteur innovant, principalement par et pour le format audio.

Son dernier ouvrage, Talking to Strangers est une matière hybride, qui brise les lignes et les codes. C’est bien un roman, de 400 pages. Mais il s’écoute comme un podcast, épisode par épisode. Il est conçu avec de nombreuses appartés que le lecteur peut s’approprier à sa guise : des interviews, des archives, une chanson composée pour l’occasion et même des scènes jouées par des comédiens.

Le ton est très libre, si bien qu’on a parfois la sensation de lire un scénario de film qui serait très bien ficelé. Dans une interview donnée à nos confrères de l’Actualité, il revient de façon très intéressante sur sa façon de travailler. Il explique notamment : « Il y a aussi des moments où j’ai choisi d’utiliser des extraits principalement à cause de leur intérêt à l’audio. J’ai par exemple trouvé une vidéo YouTube de Sandra Bland (dont l’histoire vraie est au cœur de l’ouvrage de Malcolm Gladwell). Si j’avais simplement écrit un livre, je ne l’aurais probablement pas utilisé. Mais c’était une bonne opportunité d’entendre sa voix à l’audio, de la façon dont elle voulait se faire entendre. Utiliser cet extrait audio m’a permis de montrer une dimension supplémentaire de ce personnage, ce qui n’aurait pas été possible à l’écrit seulement.  »

Cette logique a un coût : écrire un tel livre coûte plus bien cher. Mais, outre ses avantages pour le lecteur et pour le récit, elle a aussi un intérêt économique. Ainsi, Talking to strangers fait à la fois partie des succès d’édition de l’année en Amérique du Nord mais il fait aussi partie des rares romans dont les ventes audios sont largement supérieures aux vente écrites.

Le succès est tel que l’auteur entend mener d’autres expériences avec d’autres auteurs, mais avec la même entreprise qu’il a cofondé : Pushkin Industries. Comme le résument bien nos confrères de Global News Gladwell a réussi a inventé grâce à l’audio non seulement de nouvelles façons de raconter des histoires, mais aussi de nouvelles façons d’écrire des romans et de les diffuser. Un moyen de sortir de l’opposition stérile qui existe trop souvent entre écrit et audio : les deux format ont bien sûr intérêt à coexister et à s’influencer.


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