Tournoi de golf Lire dans le noir
Depuis 9 ans maintenant la famille de Julien Prunet et le Golf de Chantilly organisent le Tournoi Lire dans le noir. Cette 10ème et dernière édition de la compétition a été l’occasion pour les proches et les amis de Julien Prunet de se retrouver pour honorer sa mémoire et soutenir l’action de Lire dans le noir.
Le 20 octobre a eu lieu la 10ème et dernière édition du Tournoi Lire dans le noir. Une centaine de participants se sont répartis en équipe de quatre pour s’affronter sur le parcours de 18 trous du Golf de Chantilly. Un golf privé et familial dont les membres ont bien connu le journaliste. Le soir un dîner a permis aux amis et à la famille de Julien Prunet de se retrouver pour lui rendre hommage. Quelques uns d’entre eux ont partagé avec nous ce qu’a représenté pour eux le tournoi.
Golf de Chantilly
Laurent Bailly, vice-président du Golf
Depuis 9 ans, nous avons toujours eu beaucoup de fierté à suivre Lire dans le noir. Avec sa famille, Julien a été membre du Club depuis sa petite enfance. Ici, il a joué au golf malgré sa cécité et il adorait, je crois, le Golf de Chantilly. Nous, on l’aimait énormément, c’était quelqu’un de très attachant, intelligent, et plein d’humour.
C’est assez amusant : je me souviens de Julien venant au golf à vélo en suivant son frère Alexandre. Alec était devant, il le guidait en sifflant ou en faisant des petits » bip bip bip bip « . Julien suivait derrière à toute allure en bicyclette et je ne sais pas comment ils n’ont jamais eu d’accident. Cet exercice périlleux les amusait beaucoup et ensuite ils allaient taper des balles. C’était toujours un immense plaisir que d’avoir Julien au golf.
Dès que Éric et Laurence Prunet nous ont demandé d’organiser cette compétition en son souvenir. Nous avons naturellement répondu présents, et chaque année les membres du golf s’inscrivent au tournoi Lire dans le noir. Pour nous, c’est un plaisir d’organiser cette compétition pour les non-voyants et pour poursuivre l’œuvre que Julien avait initiée.
Julien avait un très bon swing, un très beau geste. C’était amusant : on lui mettait la balle sur le tee, on lui mettait la tête du club juste devant la balle et on lui disait » maintenant c’est bon tu peux taper » et là, la seule chose qui l’amusait c’était de taper le plus fort possible pour essayer d’aller plus loin que les autres. Il avait une tonicité musculaire extraordinaire. Quand il attrapait la balle, il l’envoyait très très très loin. Il connaissait très bien le jeu et quand on parlait de golf avec lui, il donnait son avis qui était toujours intéressant.
Rémi Gilet, membre de l’association sportive du Golf de Chantilly depuis 1969
J’ai très bien connu Julien. On se fait une joie et un honneur de participer chaque année à ce tournoi en son hommage parce qu’il éveille plein de souvenirs. Je me souviens qu’à 15 mètres il savait que j’étais là, à ma voix. « Tiens, Rémi n’est pas bien loin ! » Un comportement, une décontraction, une intelligence lumineuse, une sensibilité formidable. On était très attachés à l’homme qu’il était. C’est aussi l’occasion de participer à l’action de Lire dans le noir pour laquelle j’ai beaucoup d’admiration.
Cette année est particulière, je suis un peu triste que cette compétition s’achève, ça a été magnifique.
Amélie Guérin, amie proche de Julien
Je venais chaque année au tournoi, parce que Julien était mon meilleur ami. Cela fait 10 ans que je ne joue que pour Julien : le reste m’est complètement égal. Je n’aime pas ce sport. Je ne suis pas membre du golf de Chantilly. Je ne suis pas licenciée. Je ne devrais pas jouer ici. Pourtant, je participe à ce tournoi parce que j’aime la famille de Julien, et j’y trouve un vrai plaisir. Cette année, j’ai joué dans la même équipe que Romain l’un de ses frères. On a passé un très bon moment, et je me suis plutôt bien débrouillée… même si nous sommes arrivés dans les derniers !
Romain Prunet, frère de Julien :
Le tournoi est un bon moyen de faire parler de l’association. Bravo, la mission est vraiment remplie.
Je me souviens de Julien qui tapait des grands coups au practice du Golf de Chantilly. Il n’avait pas trop de notion de comment il fallait jouer, mais il avait un swing très naturel. Il tapait toujours bien la balle, et il tapait très très fort. Ce sera difficile de développer ce sport pour les non-voyants, mais je pense que c’est faisable par le son et avec des capteurs sonores pour guider le joueur. Ce serait sympa.
Julien s’intéressait toujours au sport. Il avait d’ailleurs une grande connaissance sportive, tout particulièrement du tennis. Ça me fascinait. Pourtant, Il n’en faisait pas beaucoup, à part le ski. Il suivait le golf de près, je trouvais ça assez touchant. Nous on pratiquait, lui non, mais il suivait toujours nos compétitions, nos petits exploits cantiliens.
> Retrouvez le documentaire sur Julien
