Un livre contre les préjugés sur les apprentissages des personnes dyslexiques

Dans un livre paru en février, deux neurologues américains tentent de démentir les préjugés associer aux difficultés d’apprentissage des personnes dyslexiques. Appelé La force insoupçonnée des dyslexiques, ce livre publié par Brock et Fernette Eide invite à cesser d’associer systématiquement la dyslexie à des « difficultés », « déficits » et autres « handicaps ». En effet, cela entraîne bien souvent une honte et une perte de confiance chez les personnes affublées de ces étiquettes. Interrogée par le HuffPost, l’orthophoniste confirmait Béatrice Sauvageot en affirmant : « Arrêtons de penser que les personnes dyslexiques sont dysfonctionnelles ». Elle détaille : « Ça fait 20 ans que nous arrivons à faire lire et écrire des dysorthographiques et des dyslexiques, quel que soit l’âge, alors il est temps de les envisager comme des personnes tout à fait normales. Et cela fait 14 ans que les chercheurs français ont démontré qu’il s’agissait d’un fonctionnement neurologique différent et non d’un trouble ou d’un handicap. »

Dans un renversement de vocabulaire bienvenue, les deux auteurs invitent donc les personnes concernées à “exceller dans leur dyslexie” ou liste de très nombreuses personnalités ayant été diagnostiquées dyslexiques et étant parvenu à des réalisations tout à fait exceptionnelles. Ils détaillent même à quel point la dyslexie prédispose à de bonnes aptitudes dans la géométrie en 3D, ou bien dans la perception des analogies, des métaphores et des paradoxes. L’orthophoniste Béatrice Sauvageot complète “Attention, les dyslexiques ne sont pas plus intelligents que les autres, ils ont un fonctionnement différent, qui leur permet de développer des compétences qui ont pour objectif de compenser les difficultés scolaires. Et si on laissait les dyslexiques lire et écrire à leur manière, ils sauraient tous le faire avant l’entrée au CP. D’autant que le CP vient casser leurs prédispositions, comme l’écriture en miroir ou l’écriture en croisé.”