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Vaut-il mieux lire un texte papier ou audio ? Des arguments au débat

Quand on a l’opportunité de faire les deux, préfére-t-on lire un livre au format texte ou en format audio ? Trancher sur cette question est bien sûr très personnel et il est impossible d’y donner un avis universel et définitif. Mais le chroniqueur au New York Times Farhad Manjoo vient d’apporter des éléments de réflexion très intéressant dans une récente chronique. Il y raconte combien il aime les livres de la romancière australienne Liane Moriarty… alors qu’il n’en a jamais physiquement ouvert un seul. Il a préféré les écouter et s’en félicite tant la comédienne qui lit ces romans à voix haute est une narratrice parfaite qui, selon lui « ajoutent aux histoires de Moriarty ce que le sel ajoute à un ragoût : la profondeur et la dimension nécessaires ». Cette comédienne donne même à Farhad Manjoo l’agréable sensation d’être « à l’intérieur de l’histoire ».

De ce constat, le chroniqueur tire plusieurs conclusions à commencer par le fait qu’il faut en terminer pour de bon avec le préjugé qui veut que les livres audios sont des versions dont la valeur est inférieure à celle des versions imprimées. Le chroniqueur écrit : « Écouter un livre n’est pas seulement aussi bon que le lire. Parfois, peut-être même souvent, c’est mieux. Les livres audio ne trichent pas. Ils ne sont pas un simple raccourci. Pour beaucoup de titres, il n’est pas fou de même se poser la question inverse : par rapport à la profondeur qui peut être transmise via l’audio, la version en texte n’est-t-elle pas inférieure ». Il liste ensuite les types de récits pour lesquels il préférera toujours opter pour une version audio, à commencer par les mémoires et autobiographie qui sont à ses yeux parfois proche d’une forme de « théatre extratextuel ». Pour Manjoo, on trouve dans ces textes lus des émotions qui sont parfois absente des textes écrits. Il termine par ces mots très lucides et enthousiasmants : « Aussi populaires que soient devenus les livres audio, je soupçonne qu’il restera une certaine consternation face à leur ascension, en particulier de la part des amateurs de livres qui craignent que l’audio n’éclipse en quelque sorte l’ancienne sainteté du texte et de l’imprimé. Mais c’est une vision myope. Raconter des histoires, après tout, est une forme encore plus ancienne de divertissement humain que lire et écrire des histoires. Bannissez toute culpabilité que vous pourriez avoir à écouter au lieu de lire. Les livres audio ne sont pas à craindre ; ils n’annoncent pas la mort de la littérature sur l’autel du confort moderne. Leur popularité est plutôt un signe de l’endurance des histoires et de la narration. »


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